Douce soirée, un frôlement d'ailes, nuages de plumes En flammes, la cotonnade crépusculaire On a dû commander la pluie - une fois de plus La barque est amarrée, je n'ai pas oublié La varangue obscure tâchée du rire des moucherons La bougie s'éteint comme le vent s'apaise, et plus que nous Les géants du tonnerre peuvent s'arracher la baie La demeure du sommeil m'ouvre ses portes d´Azur Et la chaleur de ton corps envahit le mien Dors dans mes bras, ma sirène à moustiques Petites bouchées humides de bonheur et d'amour Même l'araignée de la cheminée se camoufle dans la suie La gueule de la lune s'attaque aux flots L'onde s'en morfond, les cheveux dans la caillasse C'est la mort de l'été, le deuil sur la peau Les piafs sous les étoiles somnolent de solitude Entends-tu? Ou est-ce moi qui m'assoupis? Le couvre-lit défait, et nous deux, enlacés Reflets d'or dans l'évier, fruits et feuilles mortes Senteurs des clairières - qui a rentré le bois? Qui a mis les haricots à tremper? Les framboises? Bellatrix, Orion et les Pléiades Un crépitement d'astéroïdes, semence flamboyante Du ciel rougeoyant à nos portes d´Azur Le brouillard souriant se défait de ses rides Et l'aurore se dessine, frêle et hésitante |
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